Le Jardin Sonore de Bonamouti...
Jardin numero•01/Afrique/Cameroun/Douala/Deido/Bonamouti
|
"le Jardin de Bonamouti" for S.U.D 2010, Doual'art Special thanks to Paulin Tchuenbou and the collaborative assistance of Xandra Nibbeling and Kamiel Verschuren. |
|
A water sound garden in a neighborood of Douala, the water city. A recovery water system, a garden only with the local biotope, a free social meeting space, an architecture to have a reflection on the water with its cultural and social resonances. | ||
Article LE MONDE du 03.12 par Emmanuelle Lequeux /Extrait " A Douala, la princesse qui veut éveiller les consciences" ...Plus loin, sur les hauteurs donnant sur le fleuve Wouri, un jardin sonore dont la poésie détonne avec la pauvreté de l'aménagement urbain. Posé sur une ancienne décharge que les riverains ont dégagée pour l'accueillir, il a été conçu par l'artiste belge Lucas Grandin en 2010 : une tour de bois à deux étages, à demi recouverte de plantes de mangrove en pot. Un ingénieux système d'arrosage fait tomber doucement les gouttes dans des boîtes de conserve, produisant un doux cliquetis. Tout le quartier a participé à sa construction, et se veut aujourd'hui responsable de la maintenance. "C'est un lieu romantique, où l'on vient oublier nos soucis, dit un habitué. Certains habitants ne comprenaient pas l'intérêt d'être perché si haut. Mais pour tous ceux qui essaient de voir un peu plus loin, c'est beau, c'est chic." Et c'est l'une des rares vues que Douala offre sur son fleuve négligé..
|
||
Ce projet a vu le jour dans le cadre du S.U.D 2010, curateur Didier Schaub et Paulin Tchuenbou, curateur associé, festival d’art public créé par doual'art, Directrice Marilyn Douala Manga Bell. I think this structure was made to reveal the why of the city of Douala: a water city where nowhere you can see or feel the water. How can a population develop a social environment in a city without landmarks? Douala a city on a mangrove where nature is systematically destroyed, a city without a garden. Douala a city where it rains in one hour what it rains in my country in one year, and where the rain is never recovered. The meeting point of those realities and my work gave me the first idea of a sound garden in 2008, like a revealing and a kind of answer of Douala’s water questions. Before creating this idea, I have been in residence in Douala for two times, which is very important to understand the city and its mental architecture a little bit. But the first aspect for me, behind the socials considerations, is that a vegetable organ, plants, decides what we hear! It's the best way to consider the importance of plants and water in our environment... let us add with one rain we have one month of watering... |
||
La premiere partie du projet à Douala s'est déroulée en Fevrier 2010 à Bonamouti. Le chantier s'est inscrit dans le paysage du quartier du 1 Février au 22 Février... La structure sonore atteint presque 8 mètres de haut et prolonge notre regard sur le fleuve Wouri et sa mangrove, avec une vision par temps clair du mont Cameroun. Le jardin est constitué de 7 cubes démontables au besoin, il a une autonomie de plus de 1700 litres, remplis en quelques minutes par les pluies tropicales...La structure est terminée et les sons coulent....il a été présenté à toutes les générations du quartier Bonamouti le 21 Fevrier et de Jeunes "Jardiniers" ont été formés à l'entretien quotidien de l'orgue végétal. Suite en Décembre pour l' inauguration officielle dans le cadre du S.U.D... |
This Douala Sound Garden is an elevated garden growing at the sound of the water. Different kinds of sound are directly conducted by the plants different needs of water. The water is collected by the rainfall, stocked in barrels and offered to the vertical garden trough transparent tubes using a hydroponic dripping system. Drops of water drip into cans of different sizes, creating notes, producing food, cosmetics plants, and light pharmaceutical plants for the neighborhood of Bonamouti.
Le schéma mental du jardin a été construit sur l’histoire et le pourquoi de la ville équatoriale de Douala. Cité d’eau pluviale et fluviale , privée de la vue du fleuve Wouri ou du « pourquoi » de son existence. Constructions urbaines masquant le fleuve et déstructurant la ville d‘eau, pensées par des architectes ségrégationnistes crédules en l‘universalité du modèle occidental, d‘un autre temps. Douala, ville au milieu d’une mangrove originelle trop souvent cachée ou coupée,où la pluie jamais récupérée claque les toits de tôle tel un roulement de tambours sans fin. Douala la mégapole grouillante et bruyante, cherchant ses repères. Un jardin sonore de communauté de quartier, espace public créant un lieu de cohésion sociale et de contemplation au cœur d’une micro jungle, maquillant la cacophonie urbaine à l’intérieur de ses parois d’eau. Le jardin propose, sous un aspect biologique, la conservation et le redéploiement des plantes du biotope, à travers la mémoire des anciens, et la diffusion aux jeunes. Un système qui récupère les eaux et les déchets végétaux du quartier par compostage. Composte, vitamine naturelle du jardin, et lien dans le cycle jardin/homme/jardin. L’eau est redistribuée via des sondes, nourrissant juste ce qu’il faut, au goutte-à-goutte les plantes, sur des systèmes hydroponiques raisonnés (cultures optimisées hors-sol). gouttes d’eau tombant tel un métronome au rythme du besoin de ce jardin suspendu. L’idée est là. La structure osseuse du jardin a, au début été projetée sous différentes formes, une structure entre-maisons, une structure en appui sur bâtiment ou une structure indépendante. Pour une raison de compréhension et de fonctionnement social du jardin, j’ai fait le choix pour ce premier, de l’orienter vers une plus grande indépendance structurelle. Le risque des autres possibles structures étant que le jardin soit accaparé par tel ou tel voisin au simple titre de détention de mur porteur du jardin…le jardin n’est à personne…ou à tout le monde, mais les choix (des plantes par exemple), l‘entretien et la consommation des fruits, doivent être collectifs au sein du quartier en tant que microsociété. Le dessin du jardin se redirige donc vers une véritable structure indépendante en terme d’ossature porteuse. Le fonctionnement du jardin reste par contre complètement dépendant et relié à la population du quartier qui aura la tâche de le faire vivre. Physiquement aussi, il est relié, telle une maison-arbre tissant sa toile de canalisations vers les habitations du quartier, abreuvant le jardin et insistant visuellement sur l’idée du collectif et de l’interdépendance jardin/quartier/acteurs du quartier . La symbiose doit se créer avec l’environnement, environnement naturel, architectural et social. La structure est à la fois une ossature qui gère la pente pour l’eau et donc le son du jardin, un réseau pour que les plantes prennent appui et grimpent, un lieu collectif de rencontre qui redessine de nouveaux rapports sociaux, mais il se doit aussi d’être physiquement malléable …le jardin sonore doit donc répondre à tout ceci. Je réfléchis donc à une structure qui monte presque à la hauteur d’un vieux manguier (celui qui nous hèle si joliment par la chute de ses fruits), presque 8 mètres de haut. Structure, qui , au sol, (7m sur 2.5m), calque la surface intime de la pièce à vivre d‘une maison du quartier, je suis chez moi et chez toi à la fois. Belvédère hydraulique végétal à échelle humaine, structure sonore qui en son sommet regarde le Wouri et chuchote à sa chevelure de mangrove. Le jardin prend donc rapidement la forme d’un empilement de cubes de bois, 7 cubes qui forment 4 tours. Telle la construction d’un enfant, architecte d‘un jour. Elle est simple,mais évidente car « la plus solide » et crée des appuis de pentes pour les toitures transparentes. Toitures qui protégent le jardin et dirigent l’eau vers les récupérateurs et la machinerie musicale du jardin (micro tuyaux transparent, gouttes-à-gouttes et boîtes d’aluminium) alimentant les plantes. Élancée vers le ciel , cette tour de gués tutoyant le Wouri, trachée du continent Africain, nous accueille sur trois niveaux de surfaces différentes, et invite le public à travers ses bancs et ses escaliers, à contempler le grand fleuve charriant tant d’Histoire. La structure a sa forme, elle doit être maintenant être visuellement comme translucide, et laisser le décor arrière interagir avec ce jardin tout en étant solide pour accueillir le public et supporter le poids des plantes et des systèmes et de l‘eau. Elle doit être mangrove structurée à l’extérieur et serre intime et feutrée à l’intérieur. Mon choix s’arrête donc vite sur des poutres (10*10) de bois local imputrescible, l'Azobé, arêtes et médianes des cubes. Poutres qui offrent une structure résistante et visuellement très légère. Ces poteaux accueilleront facilement les contenants de culture qui se garniront de plantes légumineuses ou florales et offriront une parfaite accroche aux plantes grimpantes. Un jardin biologique et sonore qui à travers son regard, son espace et ses propositions relationnelles, soulignera les interactions et l’identité d’un quartier, et d’une cité d‘eau : Douala. |
Construction du jardin et présentation aux habitants de Bonamouti... | ||
13 Avril 2010...Quelques Images du jardin. Les plantes se sélectionnent, s'acclimatent et débutent leurs développement, bientôt de nouveaux plants viendront occuper les espaces de terre libres. Quelques organes de sécurité sont ajoutés ou modifiés: La porte et les filets protecteurs.L'emulsion jardin sonore/communauté de Bonamouti est bien là et propose un nouvel espace social de rencontre au sein du quartier...Le jardin n'est pas encore inauguré mais les visites affluent tous les jours...Bonamouti petit à petit, se re-dessine. En image, l'equipe du jardin: Paulin le superviseur de Doual'art, Hervé le Maitre du bois... Et le duo, Paul Josué et Eli, responsables du jardin sonore au sein du quartier, chargés de sa mise en route journalière et de l'entretien des plantes et des systèmes d'eau ... Juin 2010: un botaniste, est desormais chargée par doual'art de developper au sein du jardin des plantes locales et rares, cosmetiques, voir thérapeutiques.... Elie organise, au sein du jardin des lectures et présentations d'artistes aux enfants du quartier, toutes les semaines...les livres sont offerts par doual'art et restent en la possession d'Elie qui gêre le prêt des livres au sein du quartier.
|
||
Mars 2010/ Le jardin pousse, même si cette saison sèche l'est vraiment! Une petite pluie a redonné de l'autonomie au jardin pour quelques mois. La structure a été solidifiée au niveau du cube côté Wouri: il commençait à s'enfoncer un peu trop dans le sol constitué en majorité de détritus en décomposition, sol en pente pas encore stabilisé. La flore Douala prend de sa splendeur et le jardin se végetalise de plus en plus...Photos et gestion du chantier : Yves Makongo.
|
Plus d'informations sur / more informations on Doual'art Website | Plus d'informations sur / more informations on Lettera27 website | ||
Plus d'informations sur / more informations on ICU Art Projects Website | Plus d'informations sur / more informations on SUD2010 website | ||
Plus d'informations sur / more informations on Arts Collaboratory Website |
Mehr informationen Über DW World | ||
Plus d'informations sur HigherAtlas/Kerryn Greenberg |
Plus d'infos sur DOMUS Mag./Iolenda Pensa. | Black and white pictures by Roberto Paci Dalo'... | |
Plus d'info sur Wikimedia Common | |||
First steps of the project / Accès aux plans, dessins, vidéos et prototypes des jardins sonores |
Accès à l'index 2010 | ||||
Accès à l'index 2013 | NB:Le jardin de Douala est en lien avec le projet "Mémoires d'éléphants" de JP.Sidolle / éléphant N°633... | vidéo montage maquette Bonamouti |