Glissement de Terrain...

 
Résidence-Création "Architecture(s), espace visible, espace sensible"
Carrefour des Arts, La Chapelle Urée 50.Une Expo/résidence de Camille Thibert et Lucas Grandin. Commissaire Sophie Brillon.
 
   
De terre, je deviens logis, pour redevenir terre.

Heureusement ici et là, à travers le monde, quelques traces de ce patrimoine ont subsisté. Reliques du bâti, aujourd'hui, à l'heure d'un soupçon de revers écologique nécessaire, elles nous hèlent sans vengeance, nous qui les avons oubliées et détruites sans malaise au nom du modernisme.

Cette terre, façonnée à la main, est vraiment l'empreinte de l'homme dans son « home sweet home ». Vivre sur terre, habiter la terre, en allant au plus court, au plus simple, sans dictate de la forme, sans doute est-ce plutôt ça l'architecture ?

La terre pour s'abriter du chaud, du froid, de la pluie, du vent, mais aussi la terre pour s'abriter du regard extérieur dans son espace intime. Un endroit ou l'on est chez soi avec les siens, ou l'on peut parler librement, se vêtir simplement et ne pas craindre le regard inquisiteur de l'autre.

Sans doute le sujet est-il là.

 

A la fois installation mobile et workshop, le travail prend la forme d'un espace architectural mouvant. Il se présente à nous, à la fois comme un village mobile et comme une architecture protectrice, à la fois hors et à l'échelle de l'homme.

L'installation prend socle dans une brouette, objet éternel du transport de la terre sur les distances intimes. Brouette déplaçable, mais aussi contenant. Notre brouette contient de la terre. Terre d'argile qui sera malaxée par les enfants afin de créer, au cour de l'atelier, leurs abris à l’échelle maquette. Maisons simples, pensées pour se protéger, pensées pour soi, qui seront regroupées au sein du village-brouette.

Le village-brouette sera protégé, comme une relique d'un futur fragile, par une ossature sauvage constituée d'éclisses de châtaignier sorties d'un mur du passé.Les logis de terre crées par les enfants seront projetées par ombres chinoises à grande échelle, et en mouvement, sur les murs de la pièce d'exposition. Mise en abîme de la terre au logis, de la maquette à l'abris, de la fragilité de ces architectures qui souffrent plus de l'homme que du temps.

Des mots d’enfants (enregistrés pendant l’atelier à l'école) nous susurrerons leurs argiles agiles et fragiles au sein de ce « Mouvement de Terrain »...



Workshop école de Brecey
Préparation de l'installation "Glissement de Terrain" pour l'exposition "Architecture(s), espace visible, espace sensible" au Carrefour des Arts, La Chapelle Urée 50.